Reform to abolish : a pragmatic analysis of prison labor & strip searches in Quebec correctional law
1 Candidat au doctorat, École de Criminologie - Université de Montréal.
Résumé
Dans la dernière année, des thèmes abolitionnistes ont été au coeur de mobilisations comme #BlackLivesMatter, #MoiAussi, et #LibérezLesTous. Cet article s’inspire d’une méthodologie socio-légale et féministe pour proposer une analyse pragmatique et abolitionniste de la Loi sur le système correctionnel du Québec (LSCQ). Je présente deux enjeux reflétant des torts structurels perpétués dans les prisons pour femmes – le travail et les fouilles à nu – et soutiens que ces pratiques instillent des torts corporels quotidiens vu leur cadrage au sein de la LSCQ. Bien que le travail en prison soit présenté comme moyen de réinsertion sociale, vu la LSCQ les femmes reçoivent des salaires inadéquats relatifs au coût de vie en prison, ce qui limite l’accès aux produits menstruels et peut mener à des alternatives dangereuses. Pour ce qui est des fouilles à nu, celles-ci sont présentées comme favorisant la sécurité de l’institution mais sont subies comme agressions sexuelles infligées par l’état. La LSCQ prévoit que ces fouilles puissent être conduites dans une variété de circonstances à la discrétion des agents correctionnels, laissant ainsi place à une application discriminatoire des règlements et exposant les femmes racisées à davantage de violences en détention. Je conclus en présentant des réformes abolitionnistes qui pourront réduire ces torts corporels quotidiens à court terme. J’appelle aussi à une solidarisation avec les personnes incarcérées au sein des mouvements sociaux.